Les couleurs pastel sont synonymes de nuances délicates, douces, tendres… Eh bien, non ! Je ne les utilise pas de cette manière, au contraire, la confrontation des rouges vifs versus les bleus électriques donne des contrastes saisissants, cassants comme la verticalité d'une vague créée par deux courants opposés.
Pour arriver à ces formes géométriques simples, dépouillées, j’ai posé des couches et des couches de pastel, griffé le papier, humidifié le dessin avec de la laque. Ce vernis modifie,transforme les couleurs, les rend plus profondes, fait apparaître les couches antérieures, bouscule et étonne mon regard qui m’entraîne dans une nouvelle direction comme une photographie apparaissant dans le bac de révélateur.
Peu ou pas de figuratif. Pas d’idée préconçue, pas d’esquisse en tête, plutôt une couleur qui servira de moteur, un soleil noir pour apprivoiser l’inconnu, une forme répétée pour m’ouvrir un horizon ? Couche après couche, j’avance.
Une variante de mon travail se fait jour. Je m’oriente vers une image plus concrète autour de l’humain, son égoïsme, son comportement face au changement climatique.
Sculptures « Félures »
Quel regard portons-nous sur ces âmes brisées ?
Osons-nous les regarder et y faire face ?
Ces nus en terre sont comme un miroir de vérité,
ils nous renvoient à nos propres déchirures intérieures, celles que l’on voit, celles que l’on n’a pas vu, celles que l’on ne veut pas voir, celles que l’humanité ne veut pas voir.